Association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne inc.

Guy-Paul Brouillette

Administrateur-président

Entreprise

Intérêt patrimonial

La pêche aux petits poissons des chenaux, aussi nommé poulamon, est une activité traditionnelle de la région mauricienne pratiquée depuis plusieurs siècles, par les Iroquois et les habitants de la colonie française. À Sainte-Anne-de-la-Pérade, elle a débuté en février 1938. Popularisée au cours du XXe siècle, cette pêche hivernale a été s'adaptée pour assurer le maintien de la ressource et pour répondre aux besoins de la clientèle.

Description de l'entreprise


Depuis 1979, l'Association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne regroupe les dix-huit pourvoyeurs de pêche au poulamon (petit poisson des chenaux). Cette dernière est, comme le rappelle Guy-Paul Brouillette : « Une des plus grosses industries de Sainte-Anne. » L'activité, s'échelonnant du 26 décembre au 15 février et attirant entre 80 000 et 135 000 visiteurs, a des retombées économiques de trois millions de dollars et crée entre 125 et 130 emplois durant la haute saison. La saison de pêche est précédée d'une période de préparation de la rivière et des infrastructures de pêche. Vers le 8-9 décembre, la rivière gèle (on dit qu'elle «barre»). Par la suite, elle est arrosée de manière à créer une bonne épaisseur de glace pour pouvoir y planter les poteaux électriques et téléphoniques. Puis, on y aménage le «village de pêche» en installant les chalets et les cabanes de pêche, au nombre de 587, où on trouve un poêle, des bancs, des chaises, des divans, parfois la radio et la télévision. La pêche s'effectue directement dans ceux-ci : ils sont percés de trous au-dessus desquels se retrouve une barre de lignes à pêches. Un poids est installé sur chaque ligne à laquelle sont noués deux hameçons. On peut pêcher avec des crevettes crues, des cubes de foie ou encore avec du lard. En moyenne, on peut prendre entre 150 et 200 poissons par chalets durant une journée de pêche. Elle peut être pratiquée durant le jour ou durant la nuit selon deux périodes : de 8h à 18h et de 20h à 6h. La pêche à Sainte-Anne est désormais devenue une activité familiale. On y offre plusieurs activités pour les enfants, notamment la glissade, un anneau de glace, une balade en tramway, des clowns, une vente de barbe à papa. L'association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne est installée dans un nouveau bâtiment de la rue Marcotte à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Ce dernier accueille également le kiosque d'information touristique de la région. On y retrouve aussi une exposition sur l'histoire de la pêche à Sainte-Anne-de-la-Pérade au Centre d'interprétation du poulamon.


Apprentissage et transmission


Guy-Paul Brouillette a développé un intérêt pour la pêche aux petits poissons des chenaux alors qu'il travaillait pour la GRC (Gendarmerie royale du Canada). Il a débuté comme pourvoyeur en 1966. Guy-Paul Brouillette prendra bientôt sa retraite et souhaite trouver quelqu'un pour le remplacer de manière à faire une bonne transition. De plus, il semble que de moins en moins de bénévoles travaillent à la pêche aux petits poissons des chenaux.

Historique général

La pêche aux petits poissons des chenaux était déjà pratiquée par les Iroquois en l’an 1000 de notre ère. Dès les débuts de la colonie française, les habitants pratiquaient cette pêche hivernale dans les eaux de la Mauricie. En raison de la pollution industrielle, le poulamon a quitté la rivière Saint-Maurice. En 1938, Eugène Mailhot découvre que le poisson fraye dans la rivière Sainte-Anne, alors qu’il découpe des blocs de glace pour la glacière familiale. Des cabanes ont été installées sur la rivière pour permettre au villageois de pêcher à l’abri. L'électricité est amenée sur la rivière dès 1959. Dans les années 1940, le lieu devient de plus en plus touristique : « les visiteurs venaient en train pour profiter de cette manne de Noël. Le transfert de la gare à la rivière était assuré par les pourvoyeurs et leurs traîneaux à chiens. Un premier carnaval s’organisa dans les années 50 et l’événement ne cessa de gagner en popularité à travers la province. » (site Internet de l’Association des pourvoyeurs). Dans les années 1960, le carnaval de Sainte-Anne était plus gros que le carnaval de Québec. Il y avait des reines et des duchesses et un couronnement avait lieu à la fin de la saison; couronnement effectué par des artistes renommés de l'époque : Les Jérolas et Michel Louvain par exemple. On effectuait des parades et on construisait des châteaux de glace sur la rivière. On a déjà compté plus de 1200 chalets sur la rivière. L'association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne est fondée en 1979. Auparavant, le secteur appartenait à la succession de deux particuliers, dont celle de Monsieur Du Tremblay, fondateur du journal La Presse et originaire de Sainte-Anne-de-la-Pérade. L'association regroupe les pourvoyeurs, administre la pêche, les activités touristiques et veille à la défense des droits des pourvoyeurs. En 1979, le gouvernement concède le territoire à l'association. Au cours des années 1980, le nombre de prises diminue en raison notamment des effets de la pêche commerciale. En 1992, un moratoire interdit l’exploitation commerciale du poulamon. De plus, la pêche ne pouvait débuter que le 26 décembre. Antérieurement, la pêche pouvait débuter aussitôt que la surface de la rivière était gelée et suffisamment épaisse pour accueillir les chalets de pêche. De nos jours, la pêche n’est pratiquée qu’à des fins touristiques et récréatives. Vers 1989-1900, la clientèle de la pêche au poulamon est majoritairement constituée d'hommes plutôt « fêtards ». Depuis 1995-1996, une clientèle davantage familiale viennent taquiner le poulamon. En 2005, la pêche aux petits poissons des chenaux a été lauréate aux Grands prix du tourisme québécois 2005, volet régional Mauricie dans la catégorie «Festival et évènement touristique disposant d'un budget d'exploitation de moins de 500 000$». On dénombre environ 500 chalets annuellement et plus de 100 000 amateurs de pêche (site Internet de l’Association des pourvoyeurs).


Localisation complémentaire

  • Adresse civique : 8, rue Marcotte
  • Ville : Sainte-Anne-de-la-Pérade
  • Code postal : G0X 2J0
  • Adresse courriel : pourvoyeurs@globetrotter.net
  • Site web : http://www.associationdespourvoyeurs.com/

Documentation

Association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne inc. En ligne. Adresse URL: http://www.associationdespourvoyeurs.com/fr/historique.asp?PID=6
Plusieurs articles dans les journaux. Les plus récents : Trahan, Brigitte. «Sainte-Anne-de-la-Pérade, un pôle industriel et commercial» Le Nouvelliste. MRC des Chenaux, samedi 5 mars 2005, p.72 ;
Beaudoin, Jean-Marc. «Quand s'en va le petit poisson» Le Nouvelliste. Actualités, mercredi 16 février 2005, p. 3 ;
Montmigny, Marie-Josée. «Des pourvoyeurs fatigués. La saison de pêche aux poissons des chenaux est terminée» Le Nouvelliste. Actualités, mardi 15 février 2005, p. 13

Sources

  • Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Christine Bricault et Marc-André Lavoie
  • Date d'entrevue : 2004-07-16
  • Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Christine Bricault

Fiches associées

  • Pêche blanche sur le Lac Saint-Jean

    Pêche blanche sur le Lac Saint-Jean
    Au Lac Saint-Jean, la pêche blanche est un savoir-faire qui se transmet au sein du milieu familial depuis plusieurs générations. Par exemple, Gaétan Perron a appris à pêcher à l’âge 5 ans. Il suivait son père au bout du quai de Saint-Prime. Il utilise encore [...]
  • Pêche blanche sur le Saguenay

    Pêche blanche sur le Saguenay
    Les techniques de pêche sont transmises de génération en génération. Tous les pêcheurs rencontrés provenaient de la ville de Saguenay. Ils ont appris les techniques de pêche de leurs proches parents. De plus, la plupart d’entre eux avaient également dé [...]
  • Pêche sur glace au lac Abitibi

    Pêche sur glace au lac Abitibi
    La transmission de la pêche blanche se fait principalement au sein même de la famille. Raymond Gingras a par exemple appris à pêcher à ses enfants alors qu'ils étaient jeunes. Parfois, le cercle de transmission s'élargit puisque que Raymond Gingras a lui-même appris de Maurice Leloup, [...]
  • Stéphane Potvin

    Stéphane Potvin
    Stéphane Potvin a toujours pêché. Il se rappelle avoir sorti de l’eau son premier poisson en 1957, c’était une lycode de mer. Dès son jeune âge, il pêche avec sa mère au bout du quai de Saint-Alexis-de-Grande-Baie. C’est d’ailleurs auprès [...]

Sons

Photos

Facebook

Partenaires

La réalisation de l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel a été rendue possible grâce à l’appui de nos partenaires.

  • Logo - Conseil québécois du patrimoine vivant
  • Logo - Chaine de recherche du Canada en patrimoine ethnologique
  • Logo - Musée québécois de culture populaire
  • Logo - Société Québécoise Ethnologie

© 2024 Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique, Université Laval