Sylvie Valcourt, cueilleuse de produits sauvages, a appris ce savoir-faire au contact d’autres cueilleurs et d’un groupe de mycologues. Elle a transmis à son tour ses connaissances à ses enfants. Elle cueille dans la région du Bic.
Depuis son enfance, Sylvie Valcourt fait de la cueillette pour sa consommation personnelle. Au départ, sa cueillette se résumait aux champignons et aux fruits sauvages, mais depuis qu'elle a mis sur pied sa petite entreprise de cueillette de produits sauvages, Sylvie Valcourt cueille de nombreux aliments. Comme toute la récolte de sa cueillette est destinée au restaurant Chez Saint-Pierre, elle doit cueillir d'une façon particulière pour répondre aux besoins de la cuisine gastronomique. Établie au Bic, Sylvie Valcourt a la possibilité de cueillir à proximité de sa demeure et dans les champs avoisinants. Au début, pour trouver les meilleurs lieux de cueillette, elle a dû explorer les alentours et demander la permission aux propriétaires pour avoir accès à leurs champs et à leurs bois. Chaque produit sauvage s'épanouit dans un écosystème particulier. Elle connaît maintenant les milieux naturels où elle peut trouver chacune des plantes. Le climat du printemps joue un rôle important sur l'abondance des produits sauvages et, parfois, certaines plantes soient moins abondantes ou disparaissent du milieu. Même si elle est l'une des seules cueilleuses à temps plein de la région, Sylvie Valcourt ne souhaite pas que son entreprise prenne de l'expansion, puisqu'elle est consciente de la fragilité de la ressource. Elle prône une cueillette intelligente afin de préserver les espèces et les écosystèmes. Sylvie Valcourt cueille donc à temps plein durant la saison estivale, sept jours sur sept et sa journée débute habituellement vers quatre heures du matin pour parfois se terminer au coucher du soleil. Sylvie Valcourt cueille de nombreux produits sauvages: des petits fruits, des verdurettes (petite oseille, salsifis des prés, épilobe, fougère-à-l'autruche, marguerite blanche, herbe de Sainte-Barbe), des champignons (hypomyce, bolet jaune, cèpe de Bordeaux, morille, marasme d'oréades, chanterelle) et des plantes de bord de mer (salicorne, arroche hastée, plantain maritime). Après sa cueillette, elle se rend dans son atelier pour nettoyer et préparer ses produits sauvages. Ils sont alors livrés à la chef de Chez Saint-Pierre, Colombe Saint-Pierre.
Sylvie Valcourt a été initiée à la cueillette dès l'âge de 12 ans alors qu'elle était membre d'un cercle de mycologues en Abitibi. Elle cueillait des champignons et des fruits sauvages. Au fil des ans, au contact de diverses personnes, elle a appris à reconnaître et cueillir différents produits sauvages. Elle a aussi beaucoup appris sur les plantes de bord de mer et les verdurettes avec Claudie Gagné, une cueilleuse du Kamouraska. De plus, Sylvie Valcourt continue son apprentissage avec l'aide d'ouvrages portant sur le sujet. Depuis quelques années, plusieurs personnes abordent Sylvie Valcourt dans le but d'avoir une formation concernant la cueillette de produits sauvages. Cependant, il est difficile de pouvoir former convenablement une personne, puisque la saison de cueillette s'étend sur plusieurs mois. Pour se faire, la personne doit être capable de suivre Sylvie Valcourt sur le terrain à plusieurs reprises durant la saison estivale pour être en mesure d'observer la cueillette de tous les produits sauvages présents dans la région. Toutefois, Sylvie Valcourt a transmis son savoir botanique à ses enfants. Ils savent ce qui doit être cueilli et comment cueillir. De plus, Sylvie Valcourt a plusieurs idées pour les prochaines années en ce qui a trait à la transmission de ses connaissances.
Née en Abitibi-Témiscamingue, Sylvie Valcourt est venue s'installer dans la région du Bas-Saint-Laurent en 1988. Après avoir étudié au baccalauréat en géographie physique et travaillé dans le domaine de la géographie, Sylvie Valcourt délaisse ce domaine pour s'orienter davantage vers la nature. Elle travaille alors pendant deux ans, six mois par an, à l'auberge La Soleillerie au Kamouraska comme jardinière et cueilleuse. Elle décide par la suite de revenir s'installer à temps plein au Bic et c'est à ce moment, en 2003, qu'elle met sur pied son entreprise de cueillette de produits sauvages.
La réalisation de l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel a été rendue possible grâce à l’appui de nos partenaires.