Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel

Intérêt patrimonial

Le Mémorial de la Citadelle de Québec est le lieu où l'on rend hommage aux héros du Régiment, de même qu'à tous ses soldats tombés au combat. Une cérémonie de commémoration spécifique au Régiment y est pratiquée toute l’année de façon quotidienne. La cérémonie commémorative qui s'y déroule quotidiennement est fortement ancrée dans la tradition du Royal 22e Régiment. Puisque le Mémorial n'est pas ouvert au public, il est uniquement possible de le visiter en panophotographie sur le site www.360cities.net

Description de l'espace culturel

La Croix de Vimy, la chapelle et le Mémorial vus de l'extérieur, © IREPI

Le Mémorial de la Citadelle de Québec jouxte la chapelle du Régiment à l’intérieur des murs fortifiés. Cet ensemble constitue le lieu le plus sacré de la base. Les soldats se marient et font baptiser leurs enfants à la chapelle. Tandis que le Mémorial est le lieu de commémoration des soldats tombés au combat, en plus de servir de «cimetière de drapeaux» du Régiment. Le Mémorial est en fait un petit bâtiment de pierre au toit pyramidal et d’une superficie d’environ 4 x 4 mètres. Il est entouré d’une mince ceinture de vitraux qui représentent les écussons des Régiments canadiens-français ayant participé à la formation du 22e Bataillon ou qui lui sont venus en renfort lors de la Première Guerre mondiale. Y sont également représentées les armoiries du Canada et du Québec, de même que l’insigne du Royal du 22e Régiment. À l’intérieur, la lumière du jour est filtrée par les vitraux et une lampe est allumée de façon continuelle. Les Honneurs de batailles sont inscrits en lettres de bronze dans l’un des murs intérieurs. Enfin, les anciens drapeaux régimentaires et royaux sont accrochés au plafond. Au centre du Mémorial, le Livre du souvenir est placé en évidence, sous cloche. Celui-ci contient le nom de tous les soldats du Régiment qui ont donné leur vie, de 1914 à aujourd’hui, au combat ou lors de mission de paix pour les Nations Unies. La tombe du général Vanier, ancien commandant du Régiment et premier gouverneur général du Canada d’origine canadienne-française, se trouve à même le sol du Mémorial, face au Livre du souvenir. Son épouse Pauline repose également à ses côtés. Enfin, des plaques de bronze sont incrustées dans l’un des murs du bâtiment pour perpétuer la mémoire des trois soldats qui ont obtenu la Croix de Victoria (plus haute distinction canadienne pour courage extrême, au mépris de sa propre vie). Les cendres du brigadier-général Paul Triquet et la terre des tombeaux du lieutenant Jean Brillant et du caporal Joseph Kaeble sont respectivement disposées derrière leurs trois plaques commémoratives. Il va sans dire que cet endroit est réservé aux vétérans du Régiment et leur famille qui désirent venir s’y recueillir. Il est coutume de se décoiffer à l’entrée dans ce lieu intime (fermé au public) et de faire une salutation. De plus, afin de rendre hommage aux soldats tombés au combat, une courte cérémonie commémorative quotidienne y est célébrée.

À 7h chaque matin, le sergent de service se rend seul au Mémorial pour y lire un extrait du Livre du souvenir. Pour ce faire, il enfile des gants blancs et fait jouer le Laspos continuel à la radio. Il ouvre ensuite le socle du Livre, tourne une page, se place au garde-à-vous et lit à voix haute les noms des soldats inscrits sur les deux pages. Il termine en saluant les soldats par la devise du Régiment « Je me souviens ». Le Livre du souvenir est régulièrement mis à jour et est constitué de façon à ce que chaque nom revienne au moins six fois par année. Ce rituel est fortement implanté dans la tradition et signifie que l’ensemble des membres du Régiment dédie leur journée, leurs pensées et leurs prières à ces soldats qui ont donné leur vie pour le Régiment et pour leur pays.


En ce qui concerne les drapeaux du Royal 22e Régiment accrochés au plafond, il font l’objet d’un traitement spécial. Lorsqu’un drapeau devient trop brisé pour être utilisé, il est placé à l’intérieur du Mémorial pour une quinzaine d’années, avant d’être rangé par l’archiviste des collections dans l’un des tirroirs du meuble d’entreposage de la chapelle. Celui-ci fait office de cimetière de drapeaux, qui vont y rester jusqu’à ce qu’ils redeviennent poussière. Par ailleurs, le Régiment a coutume de faire «naître» un drapeau à chaque fois qu’un drapeau « meurt ». Tout nouveau drapeau est présenté par la Reine ou le gouverneur général et est béni par un évêque. Il est ensuite présenté à chaque soldat du Régiment pour que tous puissent reconnaître sous quel insigne ils combattent.

Historique général

Livre du souvenir, © IREPI

Le Mémorial a été construit entre 1842 et 1850 pour servir de tonnellerie. Ce n’est qu’à l’occasion du 50e anniversaire du Régiment, en 1964, que Sa Majesté la reine Elizabeth II (colonel en chef du Régiment) l’a inauguré en tant que lieu commémoratif. À cette occasion, Sa Majesté a allumé une flamme qui brûlait en permanence près du Livre du souvenir. Cette dernière a été remplacée par une petite lampe allumée en permanence.

Localisation complémentaire

• Quartier : Vieux-Québec
• Espace culturel : Citadelle de Québec

Localisation complémentaire

• Adresse civique : 1 Côte de la Citadelle
• Ville : Québec
• Code postal : G1R 4V7
• Téléphone : 418-694-2815
• Adresse courriel : information@lacitadelle.qc.ca
• Site web : www.lacitadelle.qc.ca; www.r22er.com

Documentation

ROYAL 22e REGIMENT. S.d. « Le Mémorial». Dans Royal 22e Régiment. En ligne. . Consulté le 4 janvier 2010.
ROYER, Vincent. S.d. «Mémorial de la Citadelle de Québec». Dans 360 Cities. En ligne. . Consulté le 14 avril 2011.

Sources

• Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Mathieu Allard, Élise Bégin
• Date d'entrevue : 2010-09-03
• Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Catherine Fredette