Le caribou, une boisson alcoolisée consommée en Amérique du Nord, est mis en valeur lors du Carnaval de Québec, et ce dès les premières éditions. On attribue cette tradition carnavalesque aux Voûtes Chez Ti-Père, d’abord situé dans le domicile de Lionel Faucher sur la rue Sainte-Thérèse en Basse-Ville.
Bar de glace
Le caribou est une boisson traditionnelle d’Amérique du Nord, issue d’une recette ancienne. Elle est une boisson sucrée et alcoolisée à base de vin rouge de type « Porto» et de différents alcools comme le Brandy, la Vodka ou le Sherry canadien. Boire « un petit coup » de caribou est une tradition propre aux festivités hivernales québécoises et d’emblée associée au Carnaval de Québec. Il n'est pas rare que les « carnavaleux » se mettre dans l'ambiance de la fête et se réchauffent en buvant du caribou. La recette de caribou, diffusée sur le site du Carnaval de Québec, est la suivante: 3 onces de Vodka, 3 onces de Brandy, 12 onces et demi de Sherry canadien, 12 onces et demi de porto canadien. Cependant, chacun y va de son goût ou de ses connaissances.
On retrouve des points de vente un peu partout dans la ville en fête où les carnavaleux se procurent la boisson. Le site du Carnaval de Québec ou les terrasses des établissements destinés à la consommation d'alcool disposent d’un mobilier de type « bar », en glace et servent du caribou. Dans certains endroits, le caribou est servi dans des verres de glace façonnés pour l’occasion. La Société des alcools du Québec commercialise le caribou depuis 1976.
Une bouteille de caribou, vendue par la Société des alcools du Québec
Le terme caribou est d'origine algonquienne. Il signifie renne, un mammifère ruminant de la famille des cervidés. Ici, il s'agit plutôt d'une boisson traditionnellement issue d'une confection domestique et artisanale. Dans son livre Le Carnaval de Québec : la grande fête de l'hiver, Jean Provencher mentionne que « D'après certaines recettes anciennes, on y ajoutait parfois du thé chaud ou des clous de girofle. Il existait même une sorte de caribou appelé caribou de cabane que l'on coupait avec de l'eau d'érable tirée de la bouilleuse (évaporateur).» Le caribou a été longtemps associé aux Voûtes Chez Ti-Père, où plusieurs carnavaleux se sont rencontrés le temps d'un petit verre de caribou. À l'origine, les Voûtes de Chez Ti-Père étaient situées sur la rue Sainte Thérèse dans le quartier Saint-Sauveur dans le domicile de Lionel Faucher. Il était le fils d'un des résidents de cette rue. Il a réussi à convaincre son père de transformer leur sous-sol en un endroit accueillant pour les sculpteurs désireux de se réchauffer. Bientôt l'endroit s'organise: on y met quelques décorations, un bar, des fauteuils et des bancs en bois. Ainsi il devient le rendez-vous des sculpteurs, bénévoles et carnavaleux désireux de réunir pour prendre un verre de caribou. Jusqu’aux années 1980, on dénombrait plusieurs sculptures aux abords de la rue Sainte-Thérèse. Cela donne naissance à une longue tradition et à l'Ordre de Ti-Père. Plusieurs membres de l’organisation du Carnaval ou personnalités sont intronisés dans l'Ordre, dont René Lévesque. Pour intégrer ce groupe, agenouillés devant Ti-Père, les nouveaux venus recevaient alors «une petite taloche sur la joue et un bon coup de bottin téléphonique sur la tête», affirme le sculpteur Michel Lepire à une journaliste du journal Le Soleil, Nadia Ross.
Carnaval de Québec. Carnaval de Québec. (En ligne). Adresse URL : http://www.carnaval.qc.ca/fr/index.asp (page consultée le 6 mars 2012)
PROVENCHER, Jean. 2003. Le Carnaval de Québec la grande fête de l'hiver. Éditions MultiMondes et la Commission de la capitale nationale du Québec, 144p.
Nadia Ross. 2009. «Dans la cave à Ti-Père ». Le Soleil. Le 14 février 2009. En ligne. Adresse URL : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/carnaval-de-quebec/200902/13/01-827260-dans-la-cave-a-ti-pere.php (page consultée le 13 mars 2012)
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