Au contact de sa mère et des aînés de différentes communautés autochtones, William Jerome a appris à préparer des remèdes traditionnels permettant de guérir ou de soulager les malaises et les maladies. Il éveille sa famille et les élèves de l’école primaire de sa communauté à la médecine traditionnelle et à la connaissance de la flore.
William Jerome possède d'importantes connaissances entourant la médecine traditionnelle amérindienne. À partir de plantes, de fleurs, de racines, d'écorces ou autres ressources naturelles, il prépare des remèdes permettant de soulager différents malaises et de guérir certaines maladies. William Jerome se rend dans les forêts avoisinant la réserve de Gesgapegiag afin de s'y procurer les ingrédients indispensables à ses remèdes. Il goûte à chacun de ses remèdes avant de les administrer à une autre personne. Que ce soit durant la cueillette, la préparation des remèdes ou des cérémonies de guérison, William Jerome agit, par des prières et des offrandes de tabac, en communion avec la Nature. Bien qu'il soit reconnu pour ses connaissances médicinales, il ne se considère pas comme un guérisseur, mais plutôt comme un aidant naturel ou un guide spirituel. William Jerome aide volontiers les gens de sa communauté et des villages gaspésiens avoisinants, et ce, tout à fait gratuitement. Car, de son point de vue, les remèdes qu'il prépare ne lui appartiennent guère. Ils appartiennent plutôt à la Nature, que les Amérindiens appellent « Mother Earth ». Au-delà de la préparation de remèdes traditionnels, William Jerome organise également des cérémonies de guérison à l'intérieur de tentes de sudation, permettant de nettoyer le corps et de purifier l'esprit. La musique et les chants traditionnels sont également des éléments utilisés en médecine traditionnelle amérindienne.
William Jerome a été introduit à la médecine traditionnelle il y a une dizaine d'années environ. Ayant appris quelques remèdes auprès de sa mère dans un premier temps, William Jerome a ensuite parcouru le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et plusieurs autres endroits d'Amérique du Nord, à la rencontre des aînés de différentes communautés amérindiennes afin d'élargir ses connaissances entourant la médecine traditionnelle. Certains remèdes lui ont été transmis lors de ces conversations ou de cérémonies spirituelles. William Jerome transmet une partie de ses connaissances à ses élèves de l'école primaire de Gesgapegiag, à qui il enseigne le chant, la musique et la médecine traditionnelle. Il transmet également ses connaissances à quelques membres de sa famille, dont un de ses fils. À partir des principes de la médecine traditionnelle, il leur enseigne à reconnaître les différentes plantes en milieu naturel et l'importance de respecter la nature nourricière. William Jerome ne leur enseigne pas la façon de préparer les remèdes, car cette étape nécessite des connaissances beaucoup plus larges, qu'il n'est possible d'acquérir qu'au cours d'un long processus d'apprentissage spirituel. Quoi qu'il en soit, William Jerome favorise le développement d'un intérêt pour la médecine traditionnelle et la culture micmaque en général chez les nouvelles générations.
Après avoir renoué avec les traditions amérindiennes il y a une dizaine d'années, William Jerome a entrepris un long processus d'apprentissage spirituel qui l'a mené progressivement à la médecine traditionnelle. Depuis ce temps, William Jerome participe activement à la vie spirituelle de sa communauté, non seulement par son implication lors d'événements culturels et cultuels tels que les tentes de sudation, mais aussi en tant qu'enseignant à l'école primaire de Gesgapegiag, où il enseigne le chant, la musique et la médecine traditionnelle. Actuellement, William Jerome n'est pas en mesure de préparer et d'administrer la totalité des remèdes qu'il connaît. Il prévoit donc se rendre en Nouvelle-Écosse, afin d'élargir et de perfectionner ses connaissances auprès des aînés des communautés amérindiennes locales. La médecine traditionnelle nécessite un apprentissage continuel, au même titre que les autres savoirs traditionnels reliés à la spiritualité autochtone. William Jerome travaille parfois en collaboration avec le centre hospitalier de Gesgapegiag. Il a ainsi la chance de mettre à profit les savoirs ancestraux de sa communauté dans un contexte moderne.
La réalisation de l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel a été rendue possible grâce à l’appui de nos partenaires.