René Robertson Fourrures E.D.A.

Edouard Robertson

Propriétaire

Entreprise

Intérêt patrimonial

Depuis le début du XIXe siècle, dans la région de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), la famille Robertson se spécialise dans la traite des fourrures, c'est-à-dire qu'elle achète des fourrures de trappeurs et en fait la vente. Depuis les années 1970, l’entreprise effectue la transformation des peaux en différents produits vestimentaires.

Description de l'entreprise


La famille Robertson a su, au fil de ses six générations d'existence, acquérir une réputation quant à la qualité de ses fourrures. L'entreprise familiale René Robertson Fourrures est officiellement fondée dans les années 1960. Edouard Robertson est l’actuel propriétaire. Auparavant, le commerce de la fourrure était une activité hivernale, la période de la trappe se déroulant entre octobre et juin, principalement de novembre à janvier. Désormais, avec les activités de transformation des peaux, le travail se prolonge toute l'année. Au début de la saison, l'entreprise reçoit ce que l'on appelle du "poil de garde", une fourrure qui n'a pas eu assez froid. À mesure que le froid s'intensifie et que les journées raccourcissent, la fourrure se transforme. Le "sous-poil" repousse à partir de mi-octobre, et donne une peau de meilleure qualité. Ainsi, selon le moment où un animal est piégé, il n'a pas la même qualité ni la même valeur. La préparation des peaux se fait en deux temps. Elles sont dépecées, dégraissées et séchées par le trappeur, puis sélectionnées selon leur couleur, leur grosseur et leur qualité. Ensuite, il installe la peau sur une plaque avec de petits clous fins afin de lui donner sa forme. Plus la peau est bien travaillée par le trappeur, plus elle se vendra à un bon prix. Toutefois, il ne faut pas trop étirer la peau, puisque cela affecte sa densité. La seconde étape est le tannage des peaux qui nécessite des produits chimiques et des équipements très dispendieux et sophistiqués.
Depuis six générations, les trappeurs préparent les peaux avant de les vendre au commerce René Robertson Fourrures qui à son tour, vend les peaux en Asie. René Robertson Fourrures produit principalement des bottes et des chapeaux. L'entreprise a le mandat de fabriquer des chapeaux de la Gendarmerie Royale du Canada. Elle confectionne des bandes de fourrure pour les capuchons de manteaux à partir de peau du coyote de l'Ouest Canadien pour Kanuk. René Robertson Fourrures a aussi un distributeur de Trois-Rivières qui sert d'intermédiaire et redistribue des chapeaux notamment pour l'entreprise Simons. Ils ont un chapeau standard, qui conserve l'apparence du modèle développé par les parents de Edouard Robertson, de même que sa qualité. Avec ce chapeau, ils se démarquent des produits étrangers. Ils font maintenant un nouveau modèle, appelé Syntex, qui ressemble légèrement à un chapeau d'aviateur, et divers autres modèles de chapeaux. Ils confectionnent aussi des mitaines pour la motoneige. Le logo FROID est apposé sur leurs produits transformés : Fourrure Robertson Originale Innu Design. Les principales espèces animales utilisées pour leur fourrure sont le castor, le rat musqué, suivi de la martre. Il y a aussi le renard roux, le vison et le pékan. René Robertson Fourrures travaille davantage avec les fourrures des animaux locaux. Toutefois, elles peuvent aussi provenir d'Asie et de Russie alors qu'il y a 20 ans, les peaux provenaient exclusivement du marché Américain et Européen.


Apprentissage et transmission


Édouard Robertson a appris de son père à distinguer les différentes peaux et leur qualité, ainsi que les procédés de la transformation des fourrures. Il a reçu une formation complémentaire en ce qui a trait à la fourrure de martre auprès d'une maison d'encan, afin de répondre aux normes et standards d'hygiène internationaux. En 1975, Édouard Robertson a suivi une formation en milieu de travail au cours de laquelle il a appris les rudiments du métier de commerçant. Par la suite, il a développé de nouveaux produits et de nouveaux créneaux. Les employés de l'entreprise René Robertson Fourrures bénéficient de formations spécialisées en entreprise et aspirent à participer à ce processus de façon continue. Edouard Robertson n'est pas certain de vouloir transmettre ses connaissances en raison des difficultés et des risques financiers liés au commerce de la fourrure, une industrie artisanale. À son avis, les nouvelles générations ne semblent pas manifester un intérêt pour l’industrie de la fourrure du Québec.

Historique général


Bien que l'entreprise existe officiellement depuis les années 1960, le marché de la fourrure est rattaché à la famille Robertson depuis plus de six générations. Dans les années 1910, la famille Robertson développait le marché de la fourrure brute en achetant et vendant le résultat des trappes des chasseurs autochtones. Lors de cette période, la compagnie de la Baie d'Hudson et celle de Révillon et Frères étaient aussi acquéreurs de fourrures dans la région. Ce n'est qu'en 1971 que l'entreprise fondée par René Robertson ouvre un comptoir public sous forme de kiosque d'artisanat spécialisé dans la fourrure. À partir de ce moment, un nouveau volet se développe au sein de l'entreprise, la conception de bottes, mitaines, chapeaux et manteaux de fourrures. La transformation des fourrures en sous-produits était alors assurée par René Robertson et sa femme. Cette dernière veillait à la couture et la production, alors que René Robertson taillait et assemblait les peaux, en plus de s'occuper de l'achat des fourrures. Au cours des années 1980, René Robertson Fourrures acquiert les entreprises Fourrures Micheline et Leclerc Faucher de Montréal. En 1996, Édouard Robertson acquiert l’entreprise de son père.
En 1998, Jean-François Morissette, gagnant de la Griffe d'Or (un prix prestigieux dans le domaine du design et du vêtement au Québec), intègre l’entreprise et contribue à son développement. Auparavant, la boutique était située dans la maison du grand-père d'Édouard Robertson et de son arrière-grand-père. Maintenant, le bâtiment tout entier est consacré à l'entreprise. Le sous-sol a été transformé en atelier de production et le magasin a été agrandi. Le garage sert de lieu d'entreposage. Au fil des années, le rôle du commerçant de fourrure a changé. Jadis, il vendait de la farine, du lard, des fanaux et autres objets nécessaire pour survivre en forêt. Maintenant, René Robertson Fourrures ne vend que des pièges et des couteaux pour accommoder les trappeurs en cas de besoin. Les produits ont également changé pour s’adapter à la clientèle. Le marché des manteaux de fourrures classique est révolu au Québec. Il est possible de teindre les cuirs et de les recycler en assemblant des retailles pour en faire des plus grands morceaux.


Localisation complémentaire

  • Site web : http://www.fourruresrobertson.com

Sources

  • Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Pascal Huot, Mathieu Tremblay
  • Date d'entrevue : 2008-07-15
  • Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Valérie Roussel

Sons

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