Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel

Intérêt patrimonial

La pêche à l'éperlan, lors de la fraie printanière, est une activité très populaire pratiquée dans les rivières et les estuaires de la Gaspésie. Des centaines de personnes participent à cette pêche saisonnière, et ce depuis plusieurs générations. C’est en imitant les adultes que les jeunes apprennent à pêcher l’éperlan et perpétuent cette activité traditionnelle.

Description de la forme d'expression

La pêche à l'éperlan est une activité traditionnelle en Gaspésie, particulièrement lors de la fraie, où ce petit poisson, mesurant entre 7 et 15 centimètres, se trouve en abondance dans les rivières. Chaque printemps, alors que l'éperlan remonte les rivières pour se reproduire, des centaines de personnes accourent avec enthousiasme afin de pratiquer cette pêche aussi éphémère que miraculeuse. Selon Bruno Arseneault de Bonaventure (voir la fiche concernant la Famille Arseneault), bien des Gaspésiens, jeunes et moins jeunes, attendent avec impatience l'arrivée des éperlans prévue normalement autour du 25 mai. Munis d'une épuisette, communément appelée « salbade », les pêcheurs peuvent en attraper des dizaines à la fois. Il est même facile d'en attraper à mains nues, ce qui rend cette pêche encore plus fantastique aux yeux des enfants! L'éperlan est plus facile à attraper à la noirceur, non seulement parce qu'il se tient en banc sur le bord des rivières, mais surtout parce qu'il ne peut guère appréhender le danger. Le pêcheur aura toutefois plus de difficulté à s'en approcher au clair de lune. Nul besoin d'une chaloupe, il suffit de tendre l'épuisette au bord de l'eau pour capturer le poisson. Les Gaspésiens ont la coutume de sécher ou de fumer l'éperlan avant de le consommer. La technique de séchage est fort simple, il suffit de laisser macérer le poisson une nuit, sans l'éviscérer, dans une chaudière de sel et de le faire sécher sur des grilles pendant quelques jours à l'extérieur, tout dépendant de la température ambiante. Si certains mangent le poisson en entier, la plupart ne mangent que le dos et le caviar.

Apprentissage et transmission

Souvent pratiquée en famille, la pêche à l'éperlan est une activité traditionnelle perpétuée depuis des générations sur le territoire gaspésien. Dans de telles circonstances, les nouvelles générations apprennent la technique de pêche à la « salbade », ainsi que les façons d'apprêter l'éperlan en observant les adultes.

Historique général

La pêche à l'éperlan, lors de la fraie printanière, est une activité traditionnelle pratiquée depuis des générations en Gaspésie. À l'époque, la ressource était si abondante durant cette période que les gens utilisaient l'éperlan comme engrais dans leur potager. Désormais, le gouvernement a restreint la quantité de prises à 120 éperlans par personne (2008). La fumaison et le séchage de l'éperlan sont aussi des pratiques ancrées dans la tradition. L'éperlan est également pêché pendant la saison hivernale, sur les glaces du fleuve Saint-Laurent, dans le golfe et la Baie-des-Chaleurs.

Autre localisation

• Espace culturel : Rivière Bonaventure

Sources

• Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Marc-André Complaisance et Maude Redmond Morissette
• Date d'entrevue : 2008-06-10
• Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Marc-André Complaisance