Pauline Perreault

Câlleuse

Personne

Intérêt patrimonial

Le « câllage » est une technique d’animation des soirées dansantes de type quadrille, importées d’Europe au XVIIIe siècle avec la colonisation et qui ont caractérisé pendant longtemps les soirées festives québécoises, à la fois chez les francophones et les anglophones. Les figures de danses sociales et le vocabulaire de meneur doivent être maîtrisés par le « câlleur ». Ce savoir-faire transmis uniquement par démonstration lors de soirées dansantes de ce type constitue un élément important du patrimoine musical et social des soirées festives québécoise. Pauline Perreault perpétue une tradition familiale en performant le répertoire musical de sa famille, uniquement transmis à l’oral, lors de ces soirées.

Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire


Pauline Perreault anime chaque lundi de l'année les soirées folkloriques organisées par le Regroupement folklorique de la Rouge. En tant que meneuse, ou « calleuse » selon l’expression québécoise, elle est amenée à planifier la soirée et à animer les chorégraphies des danses traditionnelles que les différents couples exécutent. Elle dirige donc à la fois l'orchestre et les danseurs en appelant au changement des différentes figures (c’est ce qu’on appelle « câller ») et en rythmant la musique par un tapement des mains ou des pieds. Son large répertoire de chants traditionnels qu’elle performe au cours de la soirée est accompagné par les musiciens. Le rôle de la « calleuse » est aussi, et de plus en plus, de motiver les spectateurs intrigués, ceux qui ne participent pas à la danse sociale, à entrer eux aussi dans la danse.
Autrefois généralement organisées dans les maisonnées dont la pièce principale était relativement petite, les « câlleurs » n’utilisait aucune amplification. Avec l’organisation contemporaine de soirées folkloriques dans des salles recevant plus de personnes, les « câlleurs » doivent utiliser une amplification de leur voix afin que tous les participants entendent l’animatrice. Pauline Perreault utilise donc un micro sans-fil, préféré pour pouvoir danser elle aussi à son aise parmi les danseurs, ainsi qu’un système d’amplification pour projeter sa voix dans toute la salle. Mis à part cet ajout contemporain, la pratique du « câllage » est demeurée assez authentique, avec l’utilisation d’un vocabulaire propre à la danse folklorique.


Apprentissage et transmission


Pauline Perrault fait partie du Regroupement folklorique de la Rouge. Son propre père avait aussi développé l’art du « câllage » en participant à de nombreuses soirées dansantes au cours de sa jeunesse. Elle a appris le répertoire et le vocabulaire en chantant avec son père, et est devenue à son tour « câlleuse » dans les soirées folkloriques. Elle initie d’ailleurs ses enfants à cette activité d’animation. Plusieurs danses sont constituées de figures traditionnelles connues par les danseurs ; dans ce cas, le « câlleur » ne fait que les rappeler lors de la performance. De plus en plus de visiteurs se rendent aujourd’hui dans les soirées traditionnelles et le rôle du « câlleur » est aussi de les initier aux figures de danses et au vocabulaire, qui sont souvent présentées avant chacune de celles-ci.

Historique général


Le terme associé au meneur de danses provient de l’anglais « to call », qui était utilisé lors des danses carrées, ou « square dance », prenant sa source dans les quadrilles du XVIIIe siècle qui ont été importées avec la colonisation, et qui étaient organisées dans les soirées festives de l’époque. Bien que le « câllage » soit une pratique développée partout au Québec, le type pratiqué par Pauline Perreault serait d'origine anglaise. En effet, ce secteur des Laurentides a été principalement colonisé par des Anglophones au début du XIXe siècle. Étant originaire de ce secteur, la famille Perreault, notamment le père de Pauline, a appris l'art du « câllage » lors de soirées musicales où festoyaient francophones et anglophones. C’est ainsi que Pauline Perreault a évolué dans le milieu de la danse traditionnelle.


Localisation complémentaire

  • Site web : www.rougefolklore.ca

Sources

  • Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Simon Côté-Bouchard et Jean-Sébastien Laliberté
  • Date d'entrevue : 2010-06-15
  • Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Jean-Sébastien Laliberté

Sons

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