Nicole O'Bomsawin

Danses traditionnelles, chants et contes abénakis

Personne

Intérêt patrimonial

Nicole O’Bomsawin détient plusieurs savoir-faire traditionnels abénakis hérités de ses parents et grands-parents, tels que les danses, les chants et les contes. Elle les met en valeur lors de spectacles avec sa troupe Mikwöbait et d’activités réalisées dans les écoles primaires. Ses enfants et petits-enfants sont familiarisés avec ces savoir-faire dès leur enfance.

Description de la pratique, du savoir ou du savoir-faire

Nicole O'Bomsawin fait de la danse traditionnelle autochtone. Elle réalise avec sa troupe Mikwöbait différentes chorégraphies, danses en groupe et danses individuelles basées la plupart du temps sur des coutumes et croyances autochtones. Sa troupe a la mission d'assurer la transmission de la danse traditionnelle. Aussi, elle chante et conte des légendes abénakis. Elle danse avec sa troupe lors de diverses fêtes. Leur répertoire est composé de différentes danses traditionnelles, sauf les danses de Pow Wow de l'Ouest. Il y a différentes chorégraphies, des danses en groupe et des danses individuelles. La danse du maïs, par exemple, est en même temps un enseignement du mode de vie traditionnel et des différents rôles des individus. La danse est remplie d'histoires. Des accessoires se retrouvent sur les danseurs (costumes) et la scène afin de permettre à l'auditoire de comprendre le déroulement des scènes exprimées par la danse et l'époque dans laquelle elles se situent. Sa troupe a participé à plusieurs festivals en Europe. Elle connaît une quinzaine de contes qui sont présentés entre les danses. Lorsque ses danseurs prenaient des pauses, elle a commencé à conter en 2000 des bouts d'histoire de cinq minutes et dans un spectacle mis en scène par Michel Faubert. Puis, elle a conté à Mémoire et Racines, aux Grandes Gueules à Trois-Pistoles, et à plusieurs autres endroits. Avec son tambour, elle joue et chante dans des cérémonies, dans des écoles et dans sa famille. Son répertoire contient des chants religieux abénakis, des chants de danse, des chants de femme (et des chants d'homme). Les chants d'homme sont des histoires de chasse, de guerre, de diplomatie, de territoire, de politique. Les chants de femme sont des histoires de rites de passage : naissance, premiers pas, première dent, étape de la jeune fille à la jeune femme, guérison, jardins. Elle connaît aussi la « Bonne chanson », des chants de Noël, des chants religieux. Aussi, son grand-père lui a enseigné la gigue, danse que les chasseurs amérindiens faisaient pour rire des chasseurs américains. Elle connaît bien la danse du caribou, une danse humoristique. La troupe Mikwöbait est composée de 20 personnes, âgées de onze ans et plus. La troupe de danse répète dans des salles communautaires et présente ses spectacles dans diverses salles de spectacles et festivals.


Apprentissage et transmission

Toute son enfance, Nicole O'Bomsawin a vu les membres de sa famille, musiciens, chanter et jouer de la musique. Ses grands-parents ont appris la musique au sein d’une communauté religieuse. Son grand-père était maître chantre à l'église et jouait du violon classique. Sa grand-mère maternelle et sa mère étaient organistes, son père chantait de l'opéra. Sa grand-mère chantait également la « Bonne chanson » et jouait du piano. Alors qu'elle était toute jeune, les gens venaient chez elle pour chanter. Elle a appris à l'oreille et elle a baigné dans un univers de musique européenne et de chants abénakis. Elle joue du tambour, qu'elle a reçu à douze ans de la part d'aînés. Puis elle a reçu beaucoup de « cadeaux de tambour ». Nicole O'Bomsawin a formé une troupe de danse avec laquelle elle fait des répétitions régulièrement avant de se produire en spectacle. Dans les écoles, elle fait de la « diffusion », surtout au niveau primaire, puisque la musique autochtone est maintenant au programme. Pour ce qui est de ses enfants, sa fille Lysanne O'Bomsawin a suivi pendant dix ans des cours de piano et elles chantent et dansent ensemble dans diverses occasions. Quand, en tant que grand-mère, elle prend sa petite-fille de cinq mois dans ses bras et chante, la petite arrête de pleurer et se met à chanter. Antoine, son plus vieux, qui joue du violon, et la plus jeune, l'ont suivi dans les troupes. À un certain moment, ils sont devenus assez vieux pour être capables de danser sur la musique avec les autres adolescents, sur des chants traditionnels qu'ils ont appris. Son deuxième fils a décidé à 11 ans qu'il n'aimait pas danser, même s'il dansait bien, la danse traditionnelle. Récemment, Nicole O'Bomsawin et son conjoint ont créé un lieu de rencontre - un tipi qu'ils démontent en octobre - pour les gens qui veulent avoir de l'information et être en contact avec les autochtones. L'hiver, son conjoint et elle vont dans les écoles secondaires pour discuter de la culture, des traditions et du mode de vie amérindiens.

Historique général

Originaire de Saint-François-du-Lac, Nicole O'Bomsawin est employée pour la Réserve de la Biosphère du Lac-Saint-Pierre. Elle est aussi conseillère au conseil de bande des Abénakis depuis novembre 2007. Elle a aussi été directrice du Musée des Abénakis. Elle est mère de trois enfants (deux garçons et une fille) et grand-mère de quatre petits-enfants. La troupe de danse a été mise sur pied en 1984, lors du 325e anniversaire de l'installation des Abénakis à Odanak. Ils avaient réuni une vingtaine de jeunes ayant entre 11 et 16 ans. Le but était de faire la promotion du village, inviter les gens à les voir. Le premier spectacle a été donné à Trois-Rivières. La transmission des danses traditionnelles se fait dans un contexte de mise en scène actuel et les costumes utilisent des matériaux et des styles contemporains.


Documentation

Maison internationale du conte; Nicole O'Bomsawin. Vu le 2 août, [en ligne] http://www.maisoninternationaleduconte.com/c_obomsawin.html

Sources

  • Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Valérie Roussel et Anne Ngo Minka
  • Date d'entrevue : 2008-07-06
  • Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Valérie Roussel

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