Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel

Intérêt patrimonial

Fondé en 1948, le Cinéma Pine est une institution dans l’industrie cinématographique des Laurentides, car il est l'un des cinémas qui est en activité depuis le plus longtemps. Il offre ses services à une clientèle régulière et locale, et présente à la fois des films québécois grand public et des films de répertoire. Industrie familiale dynamique et gagnant d'un prix du Jutra pour la qualité de sélection de ses films, le Cinéma Pine conserve les traces d’une époque où presque chaque village avait sa salle de cinéma.

Description de l'entreprise

Salle du Cinéma Pine, © IREPI

Le Cinéma Pine, un petit cinéma local, est géré par la deuxième génération familiale des Fermanian. Celui-ci s'occupe de la sélection des films, qui vise à répondre à la demande de tous âges. Pour ce faire, il considère de nombreux facteurs, tels que la saison de présentation et l'évolution démographique de la région. Il emploie annuellement entre 12 et 25 employés. Le plus proche compétiteur du Cinéma Pine se trouve à Saint-Jérôme, mais ceux-ci n'ont pas le même crédo commercial. Contrairement à la grande majorité des cinémas contemporains, le Cinéma Pine ne diffuse aucune publicité (bande-annonce) et d'aucun jeu ou de service alimentaire, car le propriétaire souhaite conserver le cachet traditionnel et la mission initiale des salles de cinéma: la projection de films. Les cinéphiles reconnaissent la qualité du Cinéma Pine, entre autre par le choix des films qui sont présentés. 

Apprentissage et transmission

Tom Fermanian, propriétaire du Cinéma Pine, © IREPI

Tom Fermanian a commencé à travailler à l’âge de 12 ans pour son père et son oncle, dans le cinéma familial. C'est au cours de ces années qu'il a acquis son l'expérience dans la gestion administrative de l'entreprise et qu'il a développé une culture de cinéphile. Il a appris à gérer une équipe d'employés et à faire des travaux d'entretien des installations pour maintenir les coûts de dépenses raisonnables tout en s'ajournant face aux innovations technologiques.

Cinéphile depuis son jeune âge, Tom Fermanian a suivi des études à la London School of Economics en commerce pour compléter son expertise en gestion de l'entreprise. Il a pris la relève de son père et de son oncle en 1974.

Historique général

La projection de films a commencé très tôt dans la famille Fermanian. Dès les années 1930, le père de Tom organisait des projections itinérantes de villages en villages, dans les sous-sols d'église ou les salles paroissiales. Les films présentés faisaient le plus souvent la promotion du Canada. Vers 1940, celui-ci s'est installé dans le sous-sol de l'église du village de Sainte-Adèle, mais la paroisse s'est rapidement opposé à la présentation des  « vues animées » dans son institution. Un établissement privé a vu le jour pour la diffusion de films ; c'est ainsi que le Cinéma Pine a été fondé, en 1948.

À cette époque, l'unique salle de projection devait changer deux à trois fois par semaine sa programmation pour divertir sa clientèle qui ne disposait pas de télévision chez elle. À l'arrivée de la distribution du câble en 1964 dans la région, les cinémas locaux ont dû proposer un programme plus diversifié et adapté à la nouvelle demande de la clientèle, qui cherchait à visionner des présentations différentes de celles de la télévision. Le cinéma s'est agrandi: en 1978, une deuxième salle a été ajoutée au Cinéma Pine, suivie d'une troisième en 1982. Les salles 4 et 5 ont été ajoutées en 1987 ainsi que trois salles dans un autre bâtiment en 1995. Au cours de ces années, l’évolution des technologies numériques a rendu désuète la pellicule, et de nombreux cinémas de région n’ont pu suivre les innovations technologiques ou simplement maintenir leurs installations fonctionnelles. Le propriétaire du Cinéma Pine est bien à l’affut des nouvelles possibilités du numérique dans les cinémas, comme la présentation en trois dimensions d’évènements sportifs. Aujourd’hui, le Cinéma Pine est l’un des plus vieux cinémas des Laurentides encore actif.

Sources

• Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Jean-Sébastien Laliberté et Romain Asensio
• Date d'entrevue : 2010-06-29
• Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Simon Côté-Bouchard