Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel

Intérêt patrimonial

Une fois par année, plusieurs citoyens de La Baie, dont André Janelle, participent à un rituel consistant à recueillir de l’eau de Pâques dans un ruisseau et de l'écorce sur des bouleaux. Cette coutume de même que les usages de l’eau et de l’écorce se transmettent au fil des générations au sein des familles et entre les participants. Des infrastructures permanentes et des mesures de sécurité mises en place par la ville contribuent à perpétuer cette pratique ancrée dans la communauté.

Description de la forme d'expression

André Janelle, de ville de La Baie, récolte de l'eau et de l'écorce de Pâques. Cette pratique se déroule le matin de Pâques, avant le lever du soleil, dans le rang du chemin des Chutes. Vers 5 heures le matin, les participants commencent à arriver sur les lieux.

Apprentissage et transmission

Dès son jeune âge, André Janelle accompagnait à l'eau de Pâques ses parents, Yvon Janelle et Giselle Tremblay. L'écorce de Pâques est venue beaucoup plus tard, quand il était adulte. En allant à l'eau de Pâques, il voyait des gens qui pénétraient dans la forêt. En discutant avec eux, dont une participante du nom de Florence, il s'est informé de la nature de cette pratique. Il a ensuite commencé à aller aussi à l'écorce de Pâques. Bien que les enfants d'André Janelle ne vont pas présentement à l'eau de Pâques ni à l'écorce de Pâques, ils en connaissent néanmoins la pratique en plus de posséder des carrés d'écorce dans leur portefeuille, offerts par leur père. De plus, André Janelle transmet cette pratique à ses collègues de bureau.

Historique général

Ce rituel de la fête de Pâques est pratiqué dans la province de Québec et ailleurs, dont certaines régions de la France. Dans le Dictionnaire de la météorologie populaire au Québec, Pierre DesRuisseaux fait état de la popularité de la pratique de recueillir l’eau de Pâques dans les quartiers Maisonneuve et Mercier à Montréal. En effet, en 1992, on dénombre plus de 500 personnes pratiquant cette coutume entre 4 et 4h30, à l’aube, sur le bord du fleuve Saint-Laurent (Pierre DesRuisseaux, Dictionnaire de la météorologie populaire au Québec, Montréal, Éditions de L'Aurore, 1976, p. 152.). Au Saguenay, la collecte de l’eau se déroule à environ sept kilomètres de la ville de La Baie dans le chemin des Chutes, là où était l'ancienne prise d'eau de la ville de La Baie, et ce jusqu'en 1978-1980. Né en 1954, André Janelle pratique cette coutume depuis l’enfance. Le ruisseau longe une petite place où la ville a depuis aménagé un petit débarcadère de bois. Ces installations n'existaient pas à l'époque où les parents d'André Janelle participaient à ce rituel. Compte tenu du nombre élevé de participants, la ville a amélioré le site. La veille, des employés municipaux déneige l'endroit et installe des lampes. Pour en assurer la sécurité, la police fait la circulation. La population fait la file dans la rue pour se rendre au quai. Une compagnie d'équipement fournit également des chaufferettes au propane, pour accommoder les gens quand il fait trop froid.

Autre localisation

• Arrondissement : La Baie
• Lieu-dit : Rang du Bec-Scie ou le ruisseau frette

Documentation

Pascal Huot et Mathieu Tremblay, « Connaissez-vous l'écorce de Pâques ? », La Quête, No 104, Juillet-août 2008, p. 24.
Pierre DesRuisseaux, Dictionnaire de la météorologie populaire au Québec, Montréal, Éditions de L'Aurore, 1976, p. 152.

Sources

• Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Pascal Huot, Mathieu Tremblay, Kristi Grünberg
• Date d'entrevue : 2008-05-20
• Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Pascal Huot