Les Ruchers Richard Paradis & Fils

Richard Paradis

Propriétaire de l'entreprise

Entreprise

Intérêt patrimonial

L’entreprise familiale, Les Ruchers Richard Paradis & Fils, est spécialisée dans l’apiculture depuis sept générations. Ce métier se transmet au sein de la cellule familiale. Richard Paradis met en valeur ce savoir-faire auprès des jeunes afin de leur transmettre sa passion.

Description de l'entreprise


Les Ruchers Richard Paradis & Fils est une entreprise dirigée par la famille Paradis, apiculteurs de père en fils depuis sept générations, situé dans la région de Saint-Hyacinthe depuis 1848. Les différentes étapes de la fabrication du miel et de ses sous-produits ainsi que le rôle et le travail des abeilles dans une ruche sont un sujet parfaitement maîtrisé par cette famille. Richard Paradis nous en explique les étapes. Le printemps, on visite les abeilles pour voir celles qui ont survécu à l'hiver. Elles hibernent à une température variant entre 0 et 5 degrés Celsius. Il y a environ une cinquantaine de livres par mois d'abeilles mortes dans la ruche, celles-ci sont alors utilisés comme engrais à jardin. Il est important d'avoir une bonne reine dans la ruche, au printemps, lorsqu'il reste un très faible pourcentage d'abeilles vivantes. La ruche se développera ainsi dans des conditions maximales, à partir d'avril. Il y a dans la ruche trois dimensions importantes : la nourriture, la santé, la reine (qui ne doit pas avoir plus de deux ans). Si la ponte de la reine diminue, il faut la changer en la tuant, puis introduire une jeune reine, qui reste quatre jours dans une petite cage. Si la ruche ne l'accepte pas, ils vont la tuer et en choisir une autre. L'hiver, il y a deux hausses. Au printemps, il faut mettre une troisième hausse, puis une quatrième hausse un peu plus tard pour faire de l'espace pour les nouvelles abeilles. Généralement, au printemps, le miel n'est pas enlevé, car les abeilles en ont besoin pour vivre. Ce n’est qu’à partir de la fin juin, qu’on le prélève. Pour la récolte, on part le matin au rucher. Une fumée est utilisée pour contrôler les abeilles qui ont tendance à être agressives puisqu'elles se font secouer. On enlève la hausse, on la place sur le côté, puis avec un souffleur, on souffle les abeilles entre les rayons pour les faire sortir de la ruche. On transporte ensuite la hausse à la miellerie. On sort le rayon de la hausse, on désopercule le rayon et on le place dans l'extracteur que l'on fait par la suite tourner pour faire tomber le miel dans un bassin. Le miel est ensuite chauffé légèrement et passé dans un filtre. On le laisse décanter, se reposer 3-4 jours pour que les micro-bulles d'air remontent à la surface. Ça fait une écume, puis le miel est clair, limpide, prêt à manger. Pour obtenir du miel crémeux avec ce même miel là, on le prend, on le refroidit et on le baratte. Les ruches sont situées à 30 emplacements entre Drummondville et Contrecoeur. À la miellerie, il y a les caveaux pour entreposer les ruches en hiver. Il y a un autre atelier pour entreposer les hausses et construire les cadres. Ces ateliers sont situés dans un bâtiment connexe à la maison des Paradis.

Le miel de printemps est composé d'une trentaine de fleurs : pommiers, pissenlits, rosacés et érables. Ce miel, en faible quantité, est parfumé et un peu corsé. Puis, vient le temps du miel de fleurs de bleuet, légèrement doré. Par la suite, il y a le miel de trèfle, pâle, doux avec un goût « neutre ». Il est parfois aussi composé de tilleul, ce qui lui donne un léger goût de menthe, et également de l'asclépias et du laiteron des champs. On peut aussi faire du miel avec des fleurs de tournesol. Par observation, on peut savoir quelles fleurs ont été butinées. Le miel de sarrasin est facile à identifier, puisqu'il est foncé et corsé. Le dernier miel est celui composé de fleurs sauvages qui poussent l'automne. Il y a donc différentes récoltes de miel : printanier, bleuet, trèfle, tournesol, sarrasin et fleurs sauvages. Les Ruchers Richard Paradis & Fils produisaient environ 60 kilogrammes par ruche annuellement au cours des années 1990. Maintenant, dû à la présence du varois, un parasite, la production est plus faible.

L'entreprise vend du miel liquide ou crémeux de différentes saveurs et d'autres produits comme la moutarde au miel, la gelée royale, le pollen, la cire d'abeille et la propolis, une résine végétale aux propriétés thérapeutiques. Sur les lieux de l’entreprise, on retrouve un magasin, il est possible d'acheter et de déguster les différents produits faits à partir du miel.

Apprentissage et transmission


L'apprentissage est très varié et se déroule sur une longue période. Le métier d’apiculteur requiert des connaissances sur les abeilles, leur tempérament, les maladies qu'elles contractent, les fleurs et les lieux propices à l'installation des ruches, les techniques pour recueillir et transformer les produits des abeilles, et finalement, les principes de la mise en marché. La transmission s’effectue au sein de l’entreprise familiale d’une génération à l’autre. Ainsi, Richard Paradis a enseigné à sa femme et à ses deux fils tous les rudiments de l'apiculture. Il anime aussi des visites pour des groupes scolaires depuis 20 ans. Cela contribue à diversifier les revenus, à faire connaître l'entreprise et à transmettre auprès du jeune public la passion de l'apiculture.

Historique général


Les pratiques d’apiculture ont évolué au fil des années. Depuis le XXe siècle nous avons inventé la ruche à cadre, formé d'une boîte avec des rayons. Cela permet de recueillir sans avoir à détruire les essaims et la dynamique de la ruche avec ses abeilles, ses bourdons et sa reine. Les abeilles indigènes ont été décimées par des maladies venues d'Europe. Au début des années 1900, l’entreprise Les Ruchers Richard Paradis & Fils a donc fait importer des abeilles d'Europe, plus résistante aux maladies. Il y a des abeilles européennes italiennes, canéoliennes, des hybrides, mais la plus utilisée est l'européenne caucasienne. Le grand-père de Richard Paradis mettait 100 à 200 ruches par emplacement, son père mettait 40 à 50 ruches par endroit, et lui est rendu à mettre seulement de 10 à 15 ruches par emplacement. Ce changement est attribuable à la diminution du nombre de champs de fleurs, il faut alors diminuer le nombre de ruches par endroit.

Sources

  • Nom du facilitateur ou des facilitateurs : Valérie Roussel et Anne Élisabeth Ngo Minka
  • Date d'entrevue : 2008-07-01
  • Nom de l'indexeur ou des indexeurs : Valérie Roussel

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